Communication réussie ... Et la réussite des jeunes ?

Le ministre François Fillon a donc présenté les grands axes de sa loi d’orientation et de programmation.

Certes, le Sgen-CFDT qui craignait le pire, compte tenu des déclarations et des « fuites » de ces derniers jours, est satisfait du rappel des principes de la loi d’orientation de 1989 :

- aucun élève sans qualification,
- 80% d’une classe d’âge au baccalauréat.

L’objectif de 50% d’une classe d’âge diplômés de l’enseignement supérieur est également une mesure positive tant l’élévation de qualification est une nécessité pour l’avenir du pays.

Le Sgen-CFDT est également satisfait de l’annonce du principe d’un socle commun dans le cadre de la scolarité obligatoire, mais le principe en lui-même ne se suffit pas, encore faut-il qu’il se décline et qu’il s’inscrive dans des modalités d’apprentissage transformées. D’après les propos du ministre, on peut se montrer inquiet.

Ensuite François Fillon s’est contenté de mettre en avant des « mesurettes » tendant à maintenir l’existant.

Sa conception de la liberté pédagogique de l’enseignant exclut de fait toute prise en compte de l’évolution du métier indispensable à la transformation :

- le travail en équipe et la pratique du projet,
- la nécessaire concertation,
- le rôle des parents, des associations, ...

Bref, le ministre a une conception totalement libérale du métier enseignant. Ses propositions -simples rustines-sur les IUFM sont totalement décevantes.

Les annonces concernant le redoublement, l’orientation précoce s’inscrivent bel et bien dans le cadre d’une politique éducative réactionnaire. En fait de nombreuses propositions comme celles concernant l’examen du baccalauréat, qui mérite effectivement d’être revu, semblent avoir comme motivation essentielle des considérants budgétaires.

Le ministre a sans doute réussi sa prestation de « communicant », mais l’École, la réussite de tous les jeunes, la prise en compte des inégalités ont besoin d’un projet ambitieux, courageux même. Ce n’est pas le cas.